Lettre d’une inconnue, deux films d’après Stefan Zweig
Le jour de ses quarante-et-un ans, R., romancier viennois, reçoit d’une amante oubliée une copieuse lettre non signée, sans adresse d’expéditeur. En épigraphe : «À toi, toi qui ne m’as jamais connue.» L’entrée en matière qui suit, qui reviendra comme un refrain, est on ne peut plus dramatique : «Mon enfant est mort hier.» La curiosité du romancier sera piquée davantage par : «… tu ne dois connaître mon secret qu’à ma mort, lorsque me répondre ne sera plus possible…» Silencieuse escorte des décès annoncés, le mot «secret» apparaît plus de dix fois dans le récit de l’inconnue, rivalisant, pour lui donner sa couleur, avec «ombre» et «oubli».
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Ainsi commence mon dernier essai dans la revue Sigila, revue transdisciplinaire sur le secret, n°46 «Correspondances», automne-hiver 2020, p. 97-106.
En voici le résumé:
De Lettre d’une inconnue, de Stefan Zweig, on connaît surtout deux adaptations cinématographiques : l’une fameuse, de Max Ophuls (1948), l’autre de Jacques Deray (2002). Les rapports de ces films avec la missive de la mystérieuse et tragique héroïne autrichienne, leurs concordances et leurs divergences, sont examinés jusque dans leurs plus fâcheuses lacunes.
Ci-dessous, Louis Jourdan dans le rôle de l’écrivain du film d’Ophuls.